Données épidémiologiques des suicides en France
En 2021, 8951 décès par suicide ont été enregistrés en France Entière
Toutefois, une sous-évaluation est estimée à 10 % pour les données nationales, due en particulier aux décès dont la cause reste indéterminée ou à ceux ayant fait l’objet d’un examen médico-légal dont la conclusion n’a pas été rapportée au CépiDc-Inserm.le 5/02/24 l’observatoire National du suicide rappelle que les statistiques retraçant l’évolution des décès par suicide sont à interpréter avec précaution
En 2021, on enregistre 8 951 décès par suicide, soit 13,9 pour 100 000 personnes, des chiffres relativement stables par rapport à l’année précédente. Le nombre de décès recensés retrouve un niveau proche de celui de 2015 et demeure supérieur chez les hommes (6 752) à celui des femmes (2 199), soit des taux standardisés de mortalité respectifs de 21,8 et 6,2 pour 100 000 habitants.
Les évolutions récentes doivent néanmoins être interprétées avec précaution compte tenu d’une rupture de série statistique : l’évolution du certificat de décès et des remontées d’information ont permis, à partir de 2018, une meilleure comptabilisation des décès par suicide. Ces évolutions méthodologiques exercent, au cours des années suivantes, un effet conduisant à une hausse du nombre de suicides recensés sans qu’on puisse conclure – à ce jour – à l’interruption de la tendance historique à la baisse des décès par suicide observée depuis le milieu des années 1980 (voir note ONS pour plus de détails sur les aspects méthodologiques – chiffres révisés depuis).
Les données détaillées (par classe d’âge, par sexe et par département) sont accessibles en open data sur le site du CépiDc. Il convient de sélectionner le chapitre 17 « Causes externes de mortalité et de morbidité » dans la liste déroulante « Causes de décès », puis le sous-chapitre 17.2 « Suicides et lésions auto-infligées ».
La DREES a publié les données détaillées sur les causes médicales de décès et leur évolution sur la période 2015-2021. Ces statistiques sont établies sur la base de la partie médicale des certificats de décès rédigée par le médecin qui constate le décès. Elle est produite par le CépiDc de l’Inserm.
Evolution depuis 1979 :
source INSERM – CépiDC (effectifs de décès de personnes domiciliées en France métropolitaine (France entière) & Taux brut de décès par suicide (France entière))
Épidémiologie plus détaillée sur les données de 2017
Source 5 eme rapport Suicide mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au covid-19 de l’Observatoire National du Suicide
Le taux de suicides est plus élevé chez les hommes que chez les femmes et augmente avec l’âge
En 2017, 8 366 décès par suicide ont été enregistrés en France entière, hors Mayotte (tableau 1). En faisant l’hypothèse d’une sous-estimation de 10 %, on compterait après correction près de 9 203 décès. En France métropolitaine, 8 225 décès par suicide ont été enregistrés, 9 048 avec redressement après hypothèse d’une sous-estimation.
Le nombre de décès par suicide est nettement plus élevé chez les hommes (6 278) que chez les femmes (2 088). Les taux de suicides sont trois fois supérieur chez les hommes.
Le taux de décès standardisé en fonction de l’âge révèle la même différence. Il est 3,5 fois supérieur chez les hommes, avec 20,7 décès pour 100 000 hommes et 6,0 décès pour 100 000 femmes. L’écart observé entre les deux sexes ne s’explique donc pas par les différences d’âge entre ces deux sous-populations
Les classes d’âge les plus touchées :
les 45-54 ans,
les 55-64 ans
les 65-74 ans
Le taux de décès par suicide augmente par ailleurs fortement avec l’âge, surtout chez les hommes. En 2017, il s’élève à 5,9 décès pour 100 000 hommes âgés de 15 à 24 ans, et à 49,5 pour 100 000 hommes âgés de 75 ans ou plus. Cependant, la part du suicide dans la mortalité globale est nettement plus élevée chez les jeunes des deux sexes que chez les
personnes âgées. Le suicide représente ainsi 13,5 % du total des décès entre 15 et 24 ans, et 0,4 % à 75 ans ou plus.
En 2016 Le suicide est la 1ère cause de mortalité des 25-34 ans (20 % environ du total des décès dans cette tranche d’âge) et la 2ème cause (après les accidents de la circulation) chez les 15-24 ans.
En 2017, comme les années précédentes, le mode de suicide le plus fréquent est la pendaison (57 % des suicides), loin devant les armes (12 %), les prises de médicaments et autres substances (11 %) et les sauts d’un lieu élevé (8 %).
Les modes de décès les plus utilisés diffèrent sensiblement selon le sexe. Pour les hommes, il s’agit de la pendaison (62 % des suicides), puis des armes (15 %). Pour les femmes, il s’agit aussi de la pendaison (40 %), puis de la prise de médicaments et autres substances (25 %).
L’évolution du taux de suicide sur une longue période
La période 1953-2012 peut être globalement découpée en trois phases : une stabilité du taux de suicide pour les années 1953-1976 (1,55/10000), une augmentation régulière entre 1977 et 1985 (2,26/10000) et une décroissance ensuite (1,53/10000 en 2012)
Globalement, le taux de décès par suicide diminue entre 2001 et 2017, de 32,6 %. Cette baisse est plus importante entre 2009 et 2017 (-26,7 %) qu’entre 2001 et 2009 (-8,0 %). Les taux diminuent pour toutes les classes d’âge pendant ces deux périodes, sauf pour les personnes de moins de 25 ans et pour celles âgées de 45 à 64 ans entre 2001 et 2009
Taux de décès par suicide par région
Des taux de décès par suicide très variables selon les régions
Entre 2015 et 2017, les taux standardisés moyens de décès par suicide varient fortement selon les régions (tableau 3). Celui de la Bretagne dépasse de 55,6 % le taux moyen de la France entière (hors Mayotte). Viennent ensuite les régions Pays de la Loire, Normandie et Hauts-de-France, avec des taux supérieurs de plus de 25 % au taux moyen de la France
entière (hors Mayotte). Les régions Île-de-France et Corse, ainsi que les DROM, enregistrent les plus bas taux de décès par suicide, inférieurs de plus de 30 % au taux moyen de la France entière (hors Mayotte). Entre 2001-2003 (période de référence) et 2015-2017, les taux de décès par suicide diminuent de façon significative, quelle que soit la région.
(Source ONS 2022)
Le suicide constitue donc un réel problème de santé publique, tant par les pertes en vies humaines qu’il provoque, que par les problèmes psychologiques et sociaux dont il témoigne.
Autres chapitres du repère épidémiologie :
En France