Risque suicidaire

Que faire lorsque le risque suicidaire est moyen ou élevé ?

Continuer à intervenir auprès de la personne suicidaire toutefois…

Intervenir auprès d’une personne suicidaire, c’est d’abord et avant tout entendre sa souffrance, être présent.
La qualité de la présence lui indique l’intérêt qu’on lui porte.
Contrairement à ce que l’on pense, cette intervention peut être menée par l’entourage, par la collaboration des personnes qui sont autour d’elle.
Des ressources plus spécialisées doivent être consultées et mises à contribution dans l’aide à apporter si nécessaire ; c’est une question d’intensité et de gravité de la situation.
L’intervenant qui se sent dépassé par la situation, limitera son rôle à reconnaître la souffrance de la personne, à lui témoigner sa présence et à l’accompagner vers une autre ressource. Ce rôle de liaison est à la portée de tous et s’avère un élément crucial pour venir en aide aux personnes désespérées. D’autres peuvent, alors, aller plus loin et faire le tour de la situation. Quelque soit le chemin retenu, la simple écoute est déjà un grand pas en avant, car au risque de se répéter, la personne suicidaire se trouve dans une période de crise, dans un état de souffrance et de détresse.
Rappel : Il n’est pas connu aujourd’hui d’autre méthode, pour détecter et intervenir lors d’une crise suicidaire que le dialogue direct avec la personne

« Il faut être en mesure d’épauler la personne suicidaire lorsqu’on aborde avec elle la question du suicide. S’il nous est difficile pour de multiples raisons de le faire ou d’assumer le leadership de l’aide, el est important d’accompagner la personne suicidaire vers une ressource qui sera en mesure de la supporter à plus long terme que nous. » Seguin et Phaneuf

Pistes d’intervention

Accompagner et partager

L’idée première est sans doute d’accompagner la personne en situation de crise, de lui permettre de partager son désespoir. Assez souvent, la personne semble submergée par une avalanche de problèmes. Il est nécessaire de cerner le plus étroitement possible ce qui ne va pas dans l’immédiat. Rappelons qu’il ne s’agit pas ici de régler en 15 minutes une vie perçue comme insoutenable, mais plutôt de mettre un peu d’ordre dans toute la souffrance ressentie ici et maintenant, quitte à composer avec les autres problèmes quand la crise sera apaisée. Le plus simple est de demander à la personne « Qu’est ce qui fait si mal au point de vouloir mourir ? »

Tenter d’établir un compromis…

– S’entendre sur des démarches que la personne devra entreprendre.
– Établir un contrat de non suicide au moins pendant un certain temps à définir et en précisant les limites personnelles de chacun.
– Insister sur la disponibilité d’autres lieux et personnes ressources et de leur utilisation telles que un médecin, les CMP(s), ou l’hôpital directement. etc.

Briser l’isolement social

– Établir avec elle quelles sont les personnes significatives avec qui elle se sent bien. Celles-ci peuvent la soutenir et l’accompagner.
– Ne pas rester seul à soutenir une personne suicidaire.
– Ne pas s’engager à garder la situation confidentielle, secrète, afin de permettre à des membres de l’entourage, ou des personnes ressources extérieures de partager les craintes, les insécurités et les progrès réalisés.

De plus, les membres de l’entourage ou des personnes ressource peuvent aussi contacter un organisme approprié afin d’être épaulés dans leur démarche. Cette forme de chaîne d’aide assure à chacun et à chacune un répit et montre à la personne suicidaire qu’elle est entourée et qu’elle peut compter sur une aide, une alternative, plus d’une ressource.

Assurer un suivi à la crise

A la fin de l’entretien, ou des premiers contacts, il est important d’assurer un suivi à la crise.
N’hésiter pas à prendre conseil ou à travailler conjointement avec des réseaux de santé et /ou des services sociaux et offrir une intervention bénéfique.
Le suivi vise à s’assurer que les solutions envisagées apportent des résultats et que la situation s’améliore.

Comment s’arrêter, et à quel moment s’arrêter

Parfois la personne insiste pour poursuivre et même aborder d’autres aspects difficiles et problématiques de sa vie. Il est important de ne pas céder à l’aspect émotif de la situation. Arrêtez vous lorsque vous croyez avoir fait ce qu’il fallait faire. Rappelez vous que vous avez établi un accord avec la personne. Il faut alors s’en tenir à cet accord sans pour autant rejeter l’autre. Les solutions que la personne a envisagées avec vous, doivent pouvoir se concrétiser afin de commencer à soulager la douleur.